20/01/2014


LA PRISE EN CHARGE D'ALINE, EN HYPNOSE, PAR UN MÉDECIN GÉNÉRALISTE

Médecin généraliste installé en zone rurale depuis seize ans, je pratique l’hypnose éricksonienne depuis deux ans maintenant.  C’est une technique qui est parfaitement intégrée à ma pratique qu’elle complète et enrichie. J’utilise quotidiennement cet outil, aussi bien comme aide diagnostique que comme moyen thérapeutique. Voici le déroulement de la prise en charge d’une patiente qui présente une fatigue et des douleurs chroniques, situation très fréquemment rencontrée en médecine générale et qui illustre bien la place que l’hypnose peut occuper dans l’arsenal thérapeutique d’un médecin généraliste. 

Lorsque Aline, 68 ans, a appelé à la maison de santé pour me rencontrer, la secrétaire lui a donné un rendez-vous de consultation « classique » de quinze minutes. C’est à l’occasion de ce premier rendez-vous que je découvre le patient : il me présente sa demande, j’évalue si l’hypnose est un outil qui peut l’aider et si mes compétences me permettent de l’accompagner ainsi. Cette première consultation se déroule souvent sans examen clinique mais avec un interrogatoire ciblé sur sa problématique et une présentation de l’hypnose.
Ce temps de la consultation est le plus important : c’est de la qualité de cette préparation que découlera l’adhésion du patient, en levant ses craintes et résistances. J’explique donc au patient qu’il sera dans un état de conscience modifié, comme lorsqu’il est « dans la lune » ou qu’il conduit sa voiture en mode automatique et découvre qu’il a roulé sans en avoir conscience.
J’apprends au patient qu’il ne dormira donc pas mais qu’il sera « hyperprésent », maître de ses pensées et de ses actes, tout en étant ailleurs, en suivant des chemins que je ne ferai que lui proposer. Il sera toujours libre de les suivre… ou pas.
J’explique également de façon simple le rôle de chaque cerveau : 
Le cerveau reptilien pour les réflexes archaïques de base, de survie (manger, dormir, se reproduire).
Le cerveau limbique, siège des émotions. C’est par ce cerveau que l’enfant va traiter la majorité des informations, gardant au fond de lui une trace émotionnelle de ses traumatismes.
Le cortex cérébral, siège des apprentissages, de la cognition et de la réflexion. C’est le cerveau souvent utilisé en priorité par les adultes qui ne peuvent donc pas « traiter » les traumatismes enregistrés sous forme émotionnelle.
L’hypnose permettra donc à l’inconscient du patient d’exprimer (enfin) des émotions anciennes qui sont responsables de pathologies diverses.
Ces explications rassurent beaucoup le patient qui a souvent la crainte d’une prise de pouvoir sur lui et de devoir dire ou faire des choses contre sa volonté.

C’est donc le 9 septembre que je rencontre Aline la première fois. Elle est habituellement suivie chez un confrère exerçant dans un village à 15 km.
Elle présente depuis cinq ans des épisodes inexpliqués d’asthénie survenant de façon brutale, par période de quelques heures à plusieurs jours, ainsi que des douleurs abdominales à type de coliques. Son médecin traitant a déjà exploré cette asthénie intermittente avec des bilans cliniques et biologiques revenus sans particularité ainsi que ses troubles digestifs par coloscopie, sans retrouver d’étiologie ni traitement la soulageant. Du coup, « il ne sait pas quoi faire et ne me propose plus rien depuis des années» se plaint elle.
Elle présente également une arthrose dorso-lombaire et une ostéoporose. Elle consulte pour cela un étiopathe qui lui prodigue des soins trois fois par an depuis trois ans. Ces soins soulagent ses douleurs dorsales mais sont sans effet sur ses douleurs abdominales. 
Elle n’a pas informé son médecin traitant de sa prise en charge en ostéopathie (ni de ses projets d’hypnothérapie) car « il n’est pas très réceptif à tout cela » me dit-elle…
C’est son étiopathe qui lui a conseillé de venir me consulter, pensant que l’hypnose pourrait l’aider.
L’interrogatoire m’apprend qu’elle a subie une hystérectomie à l’âge de 30 ans pour fibrome et qu’elle en a gardé des adhérences séquellaires, à l’origine de ces douleurs d’après son médecin traitant.
Elle ne présente pas de troubles du transit mais ressent un « blocage complet au niveau du ventre ». Elle est réveillée toutes les nuits depuis cinq ans à 1h30 par un poids dans le bas ventre, va aux toilettes mais ressent ensuite des impatiences dans les jambes et ne peut se rendormir. Elle fait donc très rarement des nuits complètes et se sent épuisée.
Elle a comme traitement :
efitoxine (stresam®) car « se sent stressée dans le ventre » me dit-elle
acide zolédronique pour l’ostéoporose
spasfon® ponctuellement selon les douleurs digestives

Aline n’a jamais pratiqué d’hypnose mais a déjà fait de la relaxation avec un kinésithérapeute il y a trente-cinq ans.
A la fin de mes explications, elle accepte de venir faire une thérapie en hypnose, pendant environ cinq séances de trente minutes. Elle rappellera la secrétaire pour fixer la date du prochain rendez-vous.

Aline revient donc le 21 septembre.
Je complète tout d’abord l’anamnèse : elle a 3 enfants d’un premier mariage. Son premier mari est décédé d’une rupture d'anévrisme à 38 ans alors qu’elle avait 30 ans. Elle s’est remariée avec  un veuf qui avait 4 enfants et a donc élevé 7 enfants.
Sa mère a 91 ans, elle vit chez sa sœur dans une grande ville à 100 km de chez elle.
Son père était dépressif, il est décédé à 70 ans.
La première séance d’hypnose a pour but de sécuriser le patient au maximum. Je lui explique à nouveau qu’elle se rappellera de tout ce qui va se passer, qu’elle peut arrêter la séance quand elle le souhaite, et lui explique le principe du signaling qui va me permettre de l’accompagner sans que l’on ait à échanger verbalement. 
Le protocole suivant est celui que j’utilise le plus fréquemment lors de cette première séance :
Je propose à l’inconscient d’Aline de l’emmener dans un bon souvenir puis de lui construire un lieu secret, un lieu de sécurité. « Et dans ce lieu si agréable et sécurisant, il y a le coffre à ressource que son inconscient va remplir de toutes ses ressources : qualités, personnes référentes, activités favorites, petites et grandes réussites… »
Je lui explique ensuite qu’elle pourra se plonger régulièrement dans ce coffre pour se ressourcer, chaque fois qu’elle retournera dans son lieu secret, le plus fréquemment possible. Je propose ensuite à Aline de prendre la « douche à soucis » qui se trouve dans un coin de son lieu secret. Cette douche desserre tous les nœuds du filet qui retient ses soucis contre elle… « Et au fur et à mesure que l’eau s’écoule, les nœuds se relâchent, le filet se détend, laissant ainsi se décrocher tous les soucis de Aline qui tombent par terre… Et au fur et à mesure que les poids se décrochent, Aline peut ressentir un sentiment de légèreté, de liberté même, qui peut lui permettre de respirer librement, sans contrainte »
A ce moment de l’hypnose, elle fera une lévitation légère des 2 mains. 
Je termine la séance en lui suggérant de pratiquer régulièrement de l’auto hypnose en retournant tout simplement dans son bon souvenir ou dans son lieu secret, afin d’habituer son inconscient à s’exprimer par cette autre voie plutôt que par ses rêves (ou cauchemars)… ou par ses symptômes.
Nous convenons d’un rendez-vous quinze jours plus tard.

Le 5 octobre, Aline m’annonce qu’elle est moins fatiguée depuis la dernière séance, qu’elle n’a vécue qu’une seule journée d’asthénie. Elle a parfois pensé à aller dans son lieu secret « pour se faire du bien ». Son sommeil reste moyen avec un réveil à 1 h tous les matins. Elle se sent « moins bloquée dans le bas ventre ». Du coup, ce ne sont pas ses douleurs abdominales qui l’ont tant réveillée que ses douleurs de hanche et de genou dont elle ne m’avait pas encore parlé. Elle m’apprend qu’elle doit se faire opérer de la hanche le 21 novembre (prothèse totale) pour cause d’arthrose évoluée.
Je profite de cette nouvelle information pour faire la ligne de vie. Il s’agit de compléter ainsi l’anamnèse en repérant les points forts (traumatismes et ressources) de sa vie.
L’interrogatoire se fait au bureau, en utilisant des questions ouvertes et en reformulant pour m’assurer que j’ai bien compris ce que le patient voulait me dire.
J’apprends ainsi que Aline est l’aînée de 3 enfants.
Elle a un frère plus jeune de 8 ans qui est décédé à 60 ans d’un cancer du colon et une sœur plus jeune de onze mois.
Sa famille vivait à Lorient, son père marin était pêcheur (il partait pour des périodes de 15 jours à 3 semaines) et sa mère travaillait comme ouvrière à l'arsenal. Quand je lui demande qu’elles étaient ses relations avec ses parents, elle me répond : « ça passait pas trop avec la mère, elle était très sévère, très dure avec moi, plus qu'avec les autres »
Aline voulait continuer ses études et devenir coiffeuse mais sa mère a refusé. Elle est donc allée en formation dans un Centre Ménager puis s’est mariée à 18 ans et a eu ses 3 enfants (actuellement 47, 46 et 44 ans).
Son mari était métallo naval. Il a fait un AVC fatal à 38 ans sur son lieu de travail. Elle est ensuite partie à Nantes avec son second mari où elle a exercé le métier de vendeuse.
Elle est revenue dans la région à la retraite et vit dans la maison de sa belle mère.
Elle me fait remarquer que c’est la première fois qu’un soignant lui demande ce genre de renseignements et qu’elle a l’occasion d’exprimer son ressenti sur ses parents…

Je lui propose ensuite de faire un travail en hypnose. 
L’induction est directe par le biais de son lieu secret qu’elle retrouve instantanément. Je lui propose ensuite une régression à 5 ans, « et la petite Aline a bien des choses à dire à la grande Aline, n’est-ce pas ? ». Comme elle me répond ensuite par le signaling qu’elle a des choses à dire à ses parents, je lui propose d’accompagner la petite Aline en toute sécurité parler à sa mère. Elle présente une abréaction à type de pleurs silencieux lors de ce premier travail. Ayant pu « vider son sac, dire tout ce qu’elle avait à dire, toutes ses émotions coincées, bloquées depuis si longtemps » à sa mère, je lui propose de « remercier la petite Aline en lui faisant un gros câlin puis de lui dire au revoir », puis de faire une projection pour retrouver Aline vers l’âge de 10 ans. Elle fait alors le même travail (avec les soucis de Aline à 10 ans) puis, toujours à l’aide du signaling, m’indique qu’elle a besoin de parler à son père.
Elle revient de ses régressions par un instant dans son lieu de sécurité où elle retrouve le calme et l’apaisement.
Pendant que le patient quitte le fauteuil et prépare le règlement, je prends toujours le temps de noter ce qui vient de se passer pendant la séance dans le dossier du patient (déroulé, expressions utilisées), afin de pouvoir poursuivre mon plan thérapeutique lors des séances suivantes.
A cours de ce temps, Aline me dit spontanément : « je pense que tout le problème vient de là…( ?)  Je ne vais pas aller à l’anniversaire de ma mère… »
Ne voulant pas « figer » le travail qu’elle a entrepris, je ne fais que lui faire remarquer « que son inconscient s’occupe bien d’elle et va continuer à le faire dans les jours et les semaines qui viennent… »
Je lui propose un prochain rendez-vous dix jours plus tard.

Le 15 octobre :
Aline appréhende cette séance car elle a été chamboulée par la précédente.
Elle sent que son ventre va mieux, qu’il est « moins tendu ». Les réveils nocturnes ne sont plus du tout liés aux douleurs abdominales mais sont en lien avec sa douleur de hanche et de genou. Nous faisons donc une séance axée sur la sécurisation d’Aline. L’induction est instantanée maintenant « et maintenant votre inconscient va vous accompagner comme il sait déjà le faire » et je suggère un renforcement du lieu de sécurité, Aline se plonge dans son coffre à ressource. Puis je lui propose ensuite « d’aller déposer dans un second coffre, lourd, en métal… ou en tout autre chose, tout ce que Aline porte depuis bien trop longtemps et dont elle voudrait se séparer, parce qu’elle n’a plus besoin de porter cela » 
Puis simple régression pour retrouver la petite Aline à 5 ans et lui demander comment elle se sent ? : « Elle se sent bien maintenant »
Je choisi d’en rester là ce jour là pour rassurer Aline sur son travail. Nous reprenons rendez-vous pour deux semaines plus tard.

Le 29 octobre :
Aline entre en me lançant « ça va mieux, je prends du recul ! »
Elle est moins fatiguée, n’a presque plus de douleurs abdominales et « se sent moins bloquée ».
Elle pensait ne pas aller à l'anniversaire de sa mère, mais finalement elle y est allée, « tout en gardant mes distances ».
Depuis, elle a moins mal au dos aussi… Elle poursuit ses séances d’auto hypnose régulièrement.
Nous débutons la séance d’hypnose rapidement par une régression à 10 ans. Elle va parler à une personne puis à une autre (je ne sais pas de qui il s’agit dans ces cas là et je ne le lui demande pas, elle sait qu’elle peut en parler si elle le juge utile), puis retrouve la jeune Aline à 15 ans avec qui elle poursuit son travail de « règlement de comptes ». Il s’agit alors de la même personne que celle retrouvée à 10 ans mais avec une problématique différente. Je recouvre cette fin de travail qui dure vingt minutes par une amnésie « et votre inconscient gardera de ce travail ce qu’il doit garder  et oubliera ce qu’il doit oublier » et note dans mon dossier de travailler la prochaine fois sur son sommeil et de lui proposer une visualisation de son abdomen.
Nous prenons date pour la semaine suivante.

Le 4 novembre :
Aline va encore mieux, elle n’a plus de douleurs abdominales, elle est moins fatiguée et attend avec impatience l'intervention sur la hanche le 20 novembre.
Lors de cette séance, une interne de médecine générale en stage à mon cabinet pour 6 mois est présente. Je lui ai expliqué le déroulement des séances précédentes, la patiente accepte sans réticence sa présence. Les internes qui n’ont en général pas encore travaillé eux même en hypnose ont des difficultés à comprendre que le travail psychique du patient peut se faire « sans que je sache ce qui se passe dans la tête du patient »… 
A la fin de leur stage, plus de la moitié des internes souhaitent se former à l’hypnose, conquis par l’efficacité de cette approche.
Pour débuter cette séance, je propose à Aline une régression à 15 ans, la jeune fille va mieux mais a encore des choses à régler avec une autre personne. Une fois la jeune Aline sereine et apaisée, je poursuis mon accompagnement : « je me demande si votre inconscient souhaite retrouver une autre jeune Aline qui aurait encore des choses à dire à quelqu’un ?». Elle me répond non par le signaling, elle se sent bien maintenant qu’elle a traité tout ce qui la souciait encore. 
Comme il nous reste du temps (ce premier travail s’est effectué en 10 minutes), je lui propose alors une visualisation de ses différents organes. 
J’utilise toujours ce mode opératoire une fois les « vieux dossiers » traités et les enfants intérieurs en paix. Cela me permet d’avoir un excellent reflet de ce qui se passe vraiment sur le plan organique.
Alors qu’elle est en sécurité dans son lieu secret, je demande à l’inconscient d’Aline « de la faire devenir toute petite, petite, petite, jusqu’à ce qu’elle puisse rentrer dans une petite goutte d’eau ». Lorsqu’elle me prévient (toujours par le signaling) que Aline est dans la goutte, je lui demande d’avaler cette goutte (et je ratifie la déglutition) et lui suggère de descendre ainsi dans le tube digestif jusqu’à l’endroit où elle a ses manifestations physiques. Elle se promène ainsi dans son ventre et je lui demande de me signaler si elle aperçoit quelque chose qui ne lui paraît pas sain. Devant la réponse positive, je lui demande de me décrire en parlant ce qu’elle voit : « des adhérences, des câbles noirs dans tout son ventre ». Je lui demande alors « de laisser son inconscient les nettoyer, de corriger ce qu’il doit corriger, avec tous les outils et moyens dont il a besoin ». Aline nettoie ainsi tout son ventre de ses adhérences. Je lui propose ensuite une projection dans les semaines qui viennent afin qu’elle rencontre Aline plus âgée auprès de qui elle prend des nouvelles : « elle va très bien maintenant, elle n’a plus mal au ventre du tout ».

19 novembre, deux jours avant la chirurgie du genou :
Aline n'a plus les épisodes d’asthénie du départ, elle n’a plus de douleurs abdominales… Elle trouve « même que sa cicatrice d’hystérectomie est plus souple, différente ».
Je lui propose un dernier travail au cours duquel elle retrouve la jeune Aline de 15 ans qui va bien et a réglé ses soucis. Elle visualise ensuite sa cicatrice, nettoie ses adhérences, puis se promène dans son corps, où tout va bien.
Enfin pour terminer je lui propose une projection au bloc opératoire et en salle de réveil : elle visualise que tout se passera bien.
Elle n'appréhende pas l'intervention du lendemain.
Nous décidons donc d’en rester là, Aline sait qu’elle pourra reconsulter si besoin.

Elle me remercie et m’annonce qu’elle ne prend plus de stresam® ni de spasfon®…

FIN de l’accompagnement.

Dr Eric MENER, médecin généraliste à Ploërmel

01/01/2014

Témoignage de Christian, époux de Marie.

Lorsque mon épouse a appris qu'elle était atteinte d'une maladie rare, maladie qui l'a rendue entièrement dépendante, tous ses rêves se sont envolés. Déprime, angoisse sont devenus son lot quotidien. Les consultations chez le psychologue et les médicaments se sont révélés d'un piètre secours.
Lors d'une consultation chez son médecin, un jeune médecin stagiaire, devant son désarroi, lui suggéra d'essayer l'hypnose. Ce que fit mon épouse en consultant un médecin pratiquant l'hypnose.
Après avoir exposé son mal-être et trois séances plus tard, mon épouse a retrouvé le goût de la vie.
La maladie est toujours là, mais son moral est revenu, elle ne déprime plus, elle peut parler de son mal sans pleurer. Elle profite de la vie au jour le jour avec cette épée de Damocles sur la tête qui ne la quitte plus.
Elle ne rêve plus d'un avenir radieux mais elle vit pleinement le temps présent.
A l'issue de quelques autres séances d'hypnose, elle a repris courage, elle peut mieux canaliser la douleur et l'angoisse qui parfois l'étreignent.
Grâce à l'hypnose mon épouse est redevenue ce qu'elle était, la maladie en plus à côté d'elle.